Je partage ici mes haïkus du 17 mars au 7 avril 2020.
Habitant en pleine campagne, je pense à ceux qui ne peuvent s’échapper de la ville.
Ainsi qu’à tous ces pauvres gens isolés dans un EHPAD ou une institution…
Malgré quelques inconvénients, je me classe parmi les privilégiés.
nuages du soir ~
d’une fenêtre à l’autre
le même enchantement
pêchers en fleurs ~
j’imagine nos retrouvailles
cadre restreint
on n’entend plus parler
de la conquête de Mars
chacun chez soi ~
même printemps
pour les oiseaux
distance légale –
toutes ces accolades
à la télé
courses de la semaine ~
même le chou
devient suspect
dérogation ~
toute la nuit dehors
le chat
nouvelle saison
le coucher de soleil
a changé de fenêtre
flocons du 30 mars –
ses deux bougies sans nous
pandémie –
le silence
de l’aéroport
le monde à l’envers –
tant d’espace entre nous
pour son enterrement
qui aurait cru
qu’un jour on nous interdirait
de voir nos enfants ?
sortie du chien
le rendez-vous des jumelles
en catimini
salon de jardin
seule la visite
du vent
rue déserte –
aucun pèlerin
vers Compostelle
printemps 2020 ~
personne
parmi les jonquilles
Photo @Sylvie Moncet (plateau de l’Aubrac)
Voilà pour cette première partie.
Et vous ? Que vous inspire cette situation inédite ?
Donnez-moi vos impressions en haïkus ou autres poèmes (5 lignes maximum) par mail (rubrique Contact) ou Messenger, de préférence sans photo.
Je me ferai un plaisir de les publier dans la rubrique « Haïkus des lecteurs », en dehors de ceux que j’ai déjà publié ici : https://vivrenpoesie.com/mes-coups-de-coeur-confinement-1/
Très beaux tous ces haïkus bien qu’ils m’aient laisser un sentiment de tristesse à la fin de la lecture, ce qui est formidable car les haïkus ne parlent pas que des émotions positives mais bien de toutes les émotions. Merci Mireille pour ce voyage poétique dans votre/notre réalité actuelle. Pour finir, mon coup de cœur, »nuages du soir », je l’ai vu comme une belle leçon comme quoi il y a toujours quelque chose à apprécier même quand on pense qu’il n’y a plus rien, tout est dans le regard qu’on porte sur ce qui nous entoure. Bises xx
Merci beaucoup Véronique ! Désolée que ces haïkus te rendent triste, ce n’était pas mon but, bien que ce soit incontournable en effet… Bon courage !
Merci Mireille pour ce partage… Une façon de nous « évader » dans ce moment très particulier que nous vivons aujourd’hui… et c’est vrai que c’est un moment qui nous permet également d’observer tout ce qui nous entoure, et tout ça dans le silence… ou presque…. Les oiseaux enchantent nos réveils….même à Rodez….
Je me doute que dans les villes aussi la nature reprend ses droits. L’occasion de l’écouter et de l’observer en effet… Bon courage Catherine !
Un beau résumé des diverses émotions, passant du sourire aux larmes, ressenties pendant cette longue parenthèse…❤️❤️ Bravo ❣👍 C’est un régal…
Merci Jeanine !
Comme toute la poésie et les haikus de Mireille ,j’aime beaucoup beaucoup!!
Très touchée, merci à toi Franny !
Beaucoup d’émotions dans ces haïkus qui traduisent avec talent notre propre ressenti ! Derrière une fenêtre il y a tant de choses à voir et à imaginer ….!
Merci Mireille pour ce beau partage 😘👌
Avec plaisir, merci Monik !
J’adore..
Merci Annick !